
La louche

Cuiller à pot

Cuiller à pot
La louche se distingue de la cuiller par sa taille et la longueur de son manche, la grosseur et la forme semi-sphérique de son cuilleron. Tout ce qui la rend propre à plonger dans les marmites ou les terrines les plus profondes. On s'en sert pour y prélever facilement une bonne dose de liquide : bouillon, soupe, mais aussi sauce, crème ou pâte à crêpes. Le geste de servir est ample, familier, rapide, facile.
Sa capacité est approximative. On dit "à la louche" quand on parle d'une portion généreuse mais indéterminée. Elle se situe entre la grosse cuillère et le bol : environ 1/4 de litre. Il existe des louches de toutes tailles, notamment de plus petites, avec ou sans bec verseur, pour des gestes culinaires plus précis. Certaines permettent de filtrer le gras.
Service compris
La louche est devenue l'instrument de mesure par excellence d'une juste portion de soupe ou de ragoût par personne : avec son long manche prolongé d'une coupelle en forme de bol, elle est taillée pour un service propre, rapide et nutritionnellement bien mesuré. Grâce à elle, pas de jaloux dans la répartition entre assiettes des rations individuelles. C'est ainsi que, par métonymie, le contenant a fini par désigner le contenu.
Fine louche
La louche est à son aise partout. Côté cuisine, elle a d'abord été en fer, en aluminium, puis en inox et aujourd'hui en silicone. Mais elle a aussi ses lettres de noblesse et existe côté office. Accessoire du service de table en argenterie, armoriée ou non, elle ira puiser sans éclaboussures dans la belle soupière en porcelaine.
En cuisine, la louche est d'abord un outil professionnel, conçu exprès pour un usage pratique. Son long manche indéformable met à portée les liquides brûlants dans les marmites les plus profondes. On peut empoigner sans risques sa forme ergonomique avec des mains grasses et humides. On prélèvera l'exacte quantité de liquide voulue grâce à son "pochon" en demi-sphère. Enfin, l'extrémité de son manche, parfois gradué, s'accroche aussi bien sur le rebord de la marmite que sur la barre de rangement.
La fête des louches
Le nom de louche vient du mot francisque "lotja" et désignait déjà en normand et picard dès 1250 une grande cuiller. A Comines, au bord de la frontière belge, chaque second dimanche d'octobre depuis 1884, on lance des louches en bois sur la foule du haut de l'hôtel de ville. Car une vieille légende raconte qu'au Moyen-Age, un noble seigneur, prisonnier des Anglais après la bataille d'Azincourt (1415), eut l'idée de jeter par la fenêtre de son cachot sa grande cuiller, une belle et lourde louche gravée aux armoiries de sa famille. Après qu'il eut ainsi signalé sa présence, on put faire le siège de la tour où il était enfermé et le délivrer. Un défilé de "géants" armés de grosses louches marque l'apogée des trois jours de fête qui commémorent ce pittoresque événement devenu dès 1456 le symbole du privilège commercial de tenir franche-foire.
Cuiller à pot La cuiller à pot est le vieux nom de la louche. L'expression est synonyme de vite fait, bien fait. Soit par analogie avec l'usage rapide de la fameuse cuiller à pot, c'est à dire de la louche, pour tremper la soupe, c'est-à-dire en verser une louche d'un geste prompt sur la tranche de pain posée dans l'assiette. Soit par analogie avec la cuiller à pot des typographes, un grand composteur qui leur permettait un travail plus rapide et moins soigné. Soit avec le vocabulaire des marins pour qui c'était le nom du sabre d'abordage. Tout ceci pour parler d'agir très rapidement et sans difficulté.
Petite astuce pratique
Adapter la taille de la louche à la taille de la crêpière : pour un diamètre de 35 cm, une louche de 70 ml pour une crêpe au froment et de 90ml pour une crêpe au blé noir.
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